Les différentes associations, la société civile, les usagers, les institutions nationales et internationales, tous sont anonymes sur la même conclusion : le système de santé dans notre pays est dans un "état de mort clinique" sauf un, Monsieur El Houcine Louardi, ministre de la santé, qui le voit en rose et le verre à "moitié plein".
Un nouveau rapport et pas des moindres, vient ainsi enfoncer un dernier clou dans le cercueil de notre système de santé.
En effet, le rapport annuel de la Cour des comptes, présenté mardi dernier par Le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, devant les deux Chambres du Parlement, a pointé une série de dysfonctionnements dans la gestion du secteur de la santé au Maroc. Parmi ces dysfonctionnements qui entravent l'offre d'un service de santé publique de qualité, le manque flagrant de personnel, hôpitaux sans spécialistes, des centres de santé en état de délabrement avancé, des rendez-vous de consultation avec des délais d'attente qui augmentent, pouvant aller jusqu'à 7mois dans certains hôpitaux, absence de planifications, problèmes de gouvernance..Ect.
Selon d’autre rapport, les grandes carences de nôtres système de santé se caractérisent par :
- Un budget du ministère de la santé qui ne dépasse jamais 5,69% de celui de l’Etat (l’OMS préconise 12%).
- Des dépenses du ministère de la Santé dans le Budget général de l’Etat représentent 4,1% du BGE alors que l’OMS recommande un taux de 9%. A titre de comparaison, la part budgétaire de la Santé à la même période était de 10,4% en Tunisie, 10,6% en Algérie, 11,6% au Sénégal et 16,3% en Jordanie
- Plus de 60 % des ménages ont toujours autant de difficultés à se soigner malgré l'adoption de l'AMO (Assurance Maladie Obligatoire de base) et du RAMED (Régime d'Assistance Médicale).
- Des disparités dans l'accès aux soins ;uUne inégalité flagrante en matière de santé entre les couches de population et elle s’enregistre autant en milieu urbain qu’en milieu rural
- En termes de corruption, la santé occupe la troisième place juste après la police et la gendarmerie, selon Transparency Maroc (TM).
- Une pénurie de professionnels de santé (6,1 médecins pour 10 000 habitants, 9 infirmières et sages-femmes, 1,4 dentiste et 2,7 pharmaciens pour ce même nombre) d'habitants. Le Maroc est l’un des 57 pays ayant un déficit aigu au niveau du personnel médical.
- Vétusté et éloignement des infrastructures sanitaires ou même leur inexistence dans plusieurs régions du pays.
- Un système de prévention déficient
- Un secteur privé mal réglementé
Ces reproches, qui fusent de partout et qui se sont amplifiés dernièrement à cause des mouvements de protestations sociales à Al Hoceïma, isolent de plus en plus Monsieur El Houcine Louardi, ministre de la santé.