En 1978, deux pédiatres en manque de couveuses dans une maternité de Bogotá en Colombie ont eu l’idée de créer une méthode appelée Kangourou. La méthode kangourou a depuis été reprise et adaptée dans le monde entier. Cette technique, inspirée du comportement du célèbre animal australien, est désormais proposée comme une alternative aux soins conventionnels pour les bébés de petit poids (moins de 2,5kg), y compris dans les maternités bien équipées.
En France, nombreuses sont les maternités à avoir intégré une «unité kangourou» dans leur service.
Le principe de cette technique consiste à porter en quasi-permanence son enfant sur le ventre, en contact peau contre peau, jusqu’à celui-ci ait suffisamment pris du poids .Les données scientifiques indiquent que le «peau à peau» diminue la mortalité infantile et favorise l’allaitement à la naissance.
Sur l’ensemble de 21 études, incluant plus de 3000 enfants, faites par le réseau indépendant de scientifiques Cochrane ; les résultats démontrent la diminution de la mortalité dans les premiers mois, des infections nosocomiales, des maladies des voies respiratoires ou encore de l’hypothermie.
Les enfants ayant bénéficié de la méthode kangourou gagnent plus de taille, de poids et de tour de tête que les autres prématurés, de même qu’une meilleure adhésion à l’allaitement.
Plus récemment, la revue Pediatrics suggère dans une publication cette méthode pourrait avoir un retentissement positif jusqu’à l’entrée dans l’âge adulte. Selon cette étude ménée sur 20 ans et lancée depuis 1993, sur deux groupes de 700 prématurés (un groupe Kangourou et un groupe «contrôle» suivant des soins classiques) : Les ex-bébés Kangourou, en particulier ceux des familles les plus pauvres, avaient une conduite moins agressive. Ils étaient moins impulsifs et hyperactifs, et présentaient un volume total de matière grise plus important que ceux du groupe contrôle.
Une autre étude, publiée en 2014, avait déjà souligné que « les prématurés bénéficiant de la peau à peau ont de meilleures capacités cognitives et de réalisation des taches complexes, telles que lire ou écrire - des domaines dans lesquels les enfants prématurés ont parfois des difficultés».