Le Maroc, à l’instar de la communauté internationale a célébré ce 24 mars 2017 la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose. Une occasion pour rappeler l’importance d’une lutte afin d’éradiquer cette maladie qui fait de nombreuses victimes dans notre pays malgré les campagnes de dépistage et de prévention. La situation épidémiologique de cette maladie liée à la précarité en zones périurbaines n’est guère rassurante.
En effet, 31.542 cas de tuberculose, toutes formes confondues, ont été enregistrés au Maroc durant l'année 2016, contre 30.636 cas l’année précédente, selon les statistiques du ministère de la Santé.
La tuberculeuse pulmonaire représente la moitié des cas enregistrés (47% de tuberculose pulmonaire contre 53% des localisations extra-pulmonaires).
La situation épidémiologique de cette maladie, en fonction des régions, nous montre que 87% des cas ont été rapportés par six régions, correspondant à 78% de la population nationale. Il s’agit des régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Souss-Massa. Selon le sexe et l’âge, les statistiques du ministère de la santé nous indiquent que la tuberculose est plus fréquente chez l’homme que chez la femme. Les personnes âgées entre 15 et 45 sont les plus touchées, soit 63%.
La grande majorité des tuberculeux est issue du milieu pauvre et vit dans des conditions très précaires à la périphérie des grandes villes. Ce constat rejoint les conclusions des analyses de la situation épidémiologique qui avait montré que cette maladie est fortement concentrée au niveau des zones périurbaines des grandes agglomérations. Elle est également liée à l’habitat insalubre, à la densité élevée des populations, à la promiscuité, à la malnutrition, à la précarité et à la pauvreté.
L’OMS estime que les pays dont le Maroc doivent aller beaucoup plus vite pour prévenir, dépister et traiter la maladie s’ils veulent atteindre les objectifs mondiaux. D’après ses estimations, 10,4 millions de nouveaux cas ont été enregistrés à travers le monde en 2015. Six pays représentaient 60% de la charge totale, l’Inde étant la plus touchée, suivie de l’Indonésie, la Chine, le Nigeria, le Pakistan et l’Afrique du Sud.