Lors d’une conférence de presse organisée la semaine dernière à Casablanca à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, l’Association "SOS hépatites Maroc" a tiré la sonnette d'alarme face à "l'épidémie silencieuse" d'hépatite C. Selon une étude du Journal of Viral Hepatitis, 400.000 Marocains ont déjà contractés l’infection, 16 sont infectés par jour par l’hépatite C et 15 en meurent chaque jour, soit 5 000 Marocains chaque année ! Selon SOS hépatites Maroc, les personnes atteintes d’hépatite C et d’hépatite B représentent respectivement 1,2% et 2,5% de la population. Toutefois, ces pourcentages pourraient être plus élevés chez certaines catégorie à risque ou vulnérables telles que les toxicomanes, les personnes atteintes de maladies sexuellement transmissibles et celles atteintes d’insuffisance rénale. Le paradoxe marocain: Les malades de l’hépatite C disposent désormais au Maroc de traitements efficaces, à coûts réduits, grâce à la production de génériques dans le pays. En revanche, l’accès au dépistage et aux examens biologiques reste largement insuffisant. En cause : les prix ! C’est ce que pointe l’étude publiée par l’Association de lutte contre le sida (ALCS), « Diagnostic et suivi de l’hépatite virale C au Maroc - Etat des lieux, stratégies pour un accès universel », incluant une comparaison internationale avec 20 pays au profil socio-économique similaire. Selon cette étude, il est nécessaire d’offrir un dépistage gratuit pour tous. C’est la condition sine qua non pour continuer d’espérer l'élimination du virus d’ici 2030. Il est à noter que l première Journée mondiale contre l’hépatite a eu lieu en 2008. En juillet 2010, l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré le 28 juillet comme étant la journée mondiale contre l’hépatite, l'une des huit journées officielles mondiales de sensibilisation de la santé.