La discussion au parlement de la loi de finance pour l’année 2020 suscite des débats au niveau national en particulier les budgets alloués aux secteurs sociaux tels que l’éducation et la Santé. Les professionnels du secteur de la santé n'ont pas tardé à réagir.
En effet, le SNSP (Syndicat national de la santé publique) a appelé le gouvernement à donner au secteur de la santé la place qui lui échoit parmi les chantiers gouvernementaux et les politiques publiques.
À 14,4% du budget global (18,6 MMDH), selon PLF 2020, le budget alloué à la santé reste en deçà des enjeux et des attentes des marocains. Ces chiffres ne représentent que 5,8 % du PIB, très loin des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à 9% du PIB. Selon rapport du HCP (Haut-Commissariat au Plan), avec un tel budget, le Maroc reste au plus bas parmi ceux des pays ayant un développement économique similaire, tel que la Tunisie 7,3 % du PIB, 6,5 % pour l’Iran, 7,2 % pour la Jordanie et 6,6 % pour le Liban.
Le citoyen marocain souffre depuis de longues années d’un système de santé qui, malgré certaines réformes, n’a pas pu produire une offre de soins de qualité, capable d’alléger ses souffrances et répondre à ses attentes. Un système qui souffre de déficiences chroniques : manque de moyens humains et logistiques, mauvaise répartition régionale des médecins, faiblesse de l’offre de soins, vieillesse des infrastructures hospitalières et absence de couverture médicale.
Selon l’OMS (2012), le Maroc figure parmi les 57 pays du monde présentant une offre médicale insuffisante. Les ratios du nombre de médecins ou d’infirmiers pour 10 000 habitants ne satisfont pas aux normes internationales et restent inférieurs aux seuils critiques. Concernant les médecins, le ratio au Maroc est de 6,2 alors que l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Espagne affichent des ratios respectifs de 12,1, 11,9, 19 et 37,1. Concernant les paramédicaux, le ratio se situe à 8,9, ce qui est proche du ratio en Mauritanie (6,7), mais loin derrière les ratios de l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Espagne (qui s’élèvent respectivement à 19,5, 32,8, 68 et 51,6). Le nombre de lits hospitaliers pour 10 000 habitants s’élève à 11, ce qui est faible en comparaison de l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Espagne (avec respectivement des taux de 17, 21, 31 et 32).