Lors du dernier conseil d'administration du Centre Hospitalier Universitaire (CHU), Mr Hicham Najmi, directeur du centre, a déclaré que depuis la mise en application du RAMED début 2012, le CHU Mohammed VI a enregistré une augmentation au niveau de la demande de soins médicaux.
Cette situation a engendré une montée en charge des activités de plusieurs services, particulièrement celui des urgences. Le nombre de passages enregistrés au niveau de ce service s'élève de plus en plus. Il est passé de 142.125 visites en 2011 à 157.432 visites en 2012 et à 168.870 en 2013 pour atteindre 172.273 visites en 2014. Soit un accroissement de près de 21,2 % par rapport à l'année 2011.
Pour les interventions chirurgicales, leur nombre s'élève à 28. 070 interventions en 2014, soit une moyenne de 108 opérations par jour dont 60% sont des opérations lourdes.
Le Directeur du centre a souligné que la capacité litière de l'hôpital est relativement stable. Elle est passée de 50.083 en 2013 à 50.619 en 2014, En revanche, une augmentation de capacité litière par jour a été enregistrée, celle-ci est passée de 48.542 en 2013 à 57.234 en 2014, soit une hausse de 18% grâce aux efforts déployés.
Monsieur Najmi a également présenté l'ensemble des opérations menées par le Centre dans le cadre de transplantation d'organes et de tissus. 38 implantations cochléaires ont été réalisées de décembre 2007 à juin 2014 sur des enfants atteints de surdité, dont 12 opérations ont bénéficié du régime d'assistance médicale Ramed et 40 greffes de la moelle osseuse entre 2012 et 2015.
Par ailleurs, selon un rapport réalisé par le RMDS (réseau marocain pour le droit à la santé) a révélé que le système de couverture médicale gratuite pousse des hôpitaux vers la faillite. Une grave crise financière touche plusieurs hôpitaux publics en particulier les centres hospitaliers universitaires (CHU).
Toujours selon le réseau, les soins dispensés par les CHU aux patients bénéficiant du RAMED ont représenté un manque à gagner de l'ordre de 10 milliards de dirhams durant l'année 2014, ce manque va augmenter encore plus durant l'année 2016. La raison en est que ces hôpitaux sont tenus de recevoir aujourd'hui des milliers de patients bénéficiant du RAMED et de leur fournir des soins médicaux gratuits, sans compensation financière de la part de l'État.
Afin d'éviter une faillite certaine de nos établissements hospitaliers, le réseau marocain pour le droit à la santé appelle à réformer ce système de couverture médicale afin de garantir à l'ensemble de la population du Royaume l'accès aux soins
Il est à signaler que le RAMED est financé principalement par l'Etat (75%) et les collectivités locales (6%) ainsi que par la contribution partielle annuelle des bénéficiaires (19%).