Le fibrome utérin est la tumeur bénigne la plus fréquente de l’appareil génital féminin. Il est aussi appelémyome, léiomyome ou fibromyome.
Il se développe à partir du muscle utérin, le myomètre, et leur taille peut varier de quelques millimètres à plusieurs dizaines de centimètres.
Cette tumeur, toujours bénigne, est arrondie, ou polylobée et peut se développer dans la cavité utérine, à l’intérieur de la paroi, ou vers l’extérieur de l’organe. Il peut y avoir un seul fibrome ou plusieurs.La plupart du temps, c’est le médecin (généraliste ou gynécologue) qui détecte le fibrome par une palpation abdominale, un toucher vaginal ou lors de saignements abondants (développement du fibrome vers l’intérieur de la cavité utérine).Pour visualiser le fibrome, le localiser, et le mesurer, on pourra alors pratiquer : une échographie, ou uneIRM (imagerie par résonance magnétique).
Causes
Les fibromes utérins originent de la mutation et de la croissance exagérée d'une ou de plusieurs des cellules constituant la fibre utérine que l'on nomme myocytes. A peu près 50% des fibromes proviennent ainsi de mutations génétiques. Les plus fréquentes surviennent lors de la translocation entre les bras longs des chromosomes 12 et 14 (20%). Les autres originent de la perte d'une partie du bras long du chromosomes 7. (15%) Les fibromes provenant de la mutation des chromosomes 12-14 sont généralement plus gros (en moyenne: 10 cms) que ceux originant de la perte du chromosome 7 (en moyenne: 4 cms). De même les fibromes sous-muqueux présentent moins de variations génétiques (12%) que les fibromes intra-muraux et sous-séreux (35% et 30%).
Symptômes
Les symptômes du fibrome, qui peuvent être relativement gênants, varient selon la taille de la tumeur : dessaignements abondants pendant les règles ( ménorragies), des entre les périodes de règles (métrorragies), des douleurs abdominales, dans le bas du dos, ou lors de rapports sexuels, des envies fréquentes d'uriner (pollakiurie), une incontinence urinaire, des épisodes de constipation, éventuellement des problèmes defertilité Augmenter ses chances de tomber enceinte.
Personnes à risques
Le fibrome est une tumeur presque exclusivement féminine. En France, environ 30% des femmes de plus 35 ans connaissent les symptômes du fibrome. Parmi celles qui n'en éprouvent aucun, plus de 75% seraient porteuses d'un fibrome sans le savoir. Les sujets à risques sont bien définis :
Diagnostic
Traitement
Bien que la cause des fibromes demeure inconnue, les femmes physiquement actives y seraient moins sujettes que les femmes sédentaires ou obèses. On sait que les graisses corporelles sont productrices d’oestrogènes et que ces hormones contribuent à la croissance des fibromes. Faire de l’exercice et maintenir un poids santé pourraient donc assurer une certaine protection.
Mesure de dépistage du fibrome utérin
Les fibromes peuvent être détectés en clinique au cours d’un examen pelvien de routine. Consulter régulièrement son médecin.
Traitements médicaux
Du fait que la plupart des fibromes utérins n’entraînent pas de symptômes (ils sont dits « asymptomatiques »), les médecins proposent souvent une « observation vigilante » de l’évolution du fibrome. En règle générale, un fibrome ne provoquant pas de symptômes ne nécessite pas de traitement.
Lorsqu’un traitement est nécessaire, la décision d’en choisir un plutôt qu’un autre dépend de divers facteurs : la gravité des symptômes, le désir d’avoir ou non des enfants, l’âge, les préférences personnelles, etc. Seule l’hystérectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’utérus, offre une solution définitive.
Conseils pour soulager les symptômes
Médicaments
Les médicaments agissent sur la régulation du cycle menstruel pour réduire les symptômes (notamment les saignements menstruels abondants), mais ils ne diminuent pas la taille du fibrome.
Trois solutions se présentent aux femmes qui ont des fibromes gênants :
- le stérilet (Mirena®). Il ne peut être implanté dans l’utérus qu’à condition que le fibrome ne soit pas sous-muqueux (contre indication formelle) et les fibromes ne soient pas trop gros. Ce stérilet libère progressivement un progestatif qui entraîne une diminution importante des saignements. Il doit être remplacé tous les cinq ans.
- l’acide tranexamique (Exacyl®) peut être prescrit pendant la durée des saignements.
- l’acide méfénamique (Ponstyl®), un anti-inflammatoire peut être prescrit pendant le saignement.
En cas de fibrome trop volumineux ou d’hémorragies graves, d’autres médicaments hormonaux peuvent être prescrits pour diminuer la taille du fibrome avant l’opération chirurgicale. Un complément en fer peut être prescrit aux femmes qui souffrent d’hémorragie importante, afin de compenser la perte en fer dans leur organisme.
Le traitement préchirurgical des fibromes utérins.
- Les analogues de Gn-RH (gonadoréline ou gonadolibérine). La Gn-RH (Lupron®, Zoladex®, Synarel®, Decapeptyl®) est une hormone qui permet de réduire le taux d’oestrogènes jusqu’au même niveau que celui d’une femme ménopausée. Par conséquent, ce traitement peut diminuer la taille des fibromes de 30 % à 90 %. Ce médicament provoque une ménopause temporaire et s’accompagne de symptômes, comme des bouffées de chaleur et une baisse de la densité osseuse. Ses effets indésirables sont nombreux, ce qui limite son usage à long terme. La Gn-RH est donc prescrite à court terme (moins de six mois) dans l’attente d’une chirurgie. Le médecin ajoute parfois la tibolone (Livial®) aux analogues de la Gn-RH.
- Danazol (Danatrol®, Cyclomen®). Ce médicament inhibe la production d’oestrogènes par les ovaires, ce qui a normalement pour conséquence d’interrompre les cycles menstruels. Il peut aider à réduire les saignements, mais ses effets indésirables sont pénibles : prise de poids, bouffées de chaleur, augmentation du taux de cholestérol, acné, pilosité excessive... Il est efficace sur 3 mois, pour réduire les symptômes des fibromes, mais aucune étude n’a évalué son efficacité sur plus longtemps. Il semble présenter plus d’effets indésirables et moins d’efficacité que les analogues de la GnRH. Il n’est donc plus recommandé
Chirurgie
L’intervention chirurgicale est principalement indiquée en cas de saignements incontrôlables, d’infertilité, de fortes douleurs abdominales ou dans le bas du dos.
La myomectomie consiste à retirer le fibrome. Elle permet à la femme qui le désire d’avoir des enfants. Il faut savoir que la myomectomie ne constitue pas toujours une solution définitive. Dans 15 % des cas, d’autres fibromes apparaissent et dans 10 % des cas, on interviendra de nouveau par chirurgie6.
Lorsque les fibromes sont petits et sous-muqueux, la myomectomie peut être pratiquée par hystéroscopie. L’hystéroscopie se fait grâce à un instrument pourvu d’une petite lampe et d’une caméra vidéo que le chirurgien insère dans l’utérus par le vagin et le col utérin. Les images projetées sur l’écran guident ensuite le chirurgien. Une autre technique, la coelioscopie permet d’insérer l’instrument chirurgical par une petite incision pratiquée dans le bas-ventre. Dans les cas où le fibrome n’est pas accessible à ces technique, le chirurgien pratique une laparotomie, ouverture classique de la paroi abdominale.
Source : Revue des Maladies de A à Z
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