Une entorse est une déchirure d'un ligament. Un ligament est une sorte de câble unissant deux pièces osseuses formant une articulation, il permet ainsi de la stabiliser. La déchirure simple définit l'entorse bénigne, la rupture l'entorse grave. La cheville est stabilisée par un ligament externe constitué de 3 faisceaux, et du ligament interne. L'entorse la plus fréquente est bénigne et concerne un des faisceaux du ligament externe.
Causes
Une entorse survient généralement lorsqu’on tire trop fort sur un ligament lors d’une tension articulaire. Les entorses surviennent souvent dans les endroits suivants :
- La cheville, lorsqu’on marche sur une surface inégale.
- Le genou, lorsqu’on pivote au cours d’une activité sportive.
- Le poignet, lorsqu’on atterrit sur une main tendue lors d’une chute
- Le pouce, lors d’une pratique des sports comme le ski ou les sports de raquette comme le tennis
Symptomes
Entorse légère
- Une douleur à l’articulation. Les mouvements sont possibles ;
- Un gonflement de l’articulation dans les heures qui suivent ou le lendemain ;
- L’absence d’ecchymose (bleu).
Entorse modérée
- Une douleur à l’articulation. Les mouvements sont limités, mais possibles ;
- Un gonflement de l’articulation en moins de 4 heures ;
- Une ecchymose.
Entorse grave
- La perception d’un craquement ou d’une sensation de déchirure ;
- Une douleur le plus souvent intense, avec difficulté à bouger l’articulation ;
- Il est souvent impossible de mettre son poids sur le membre blessé ;
- Un gonflement rapide, en quelques minutes ;
- Une ecchymose.
Traitement
Le traitement dépend de la gravité de l’entorse.
Dans l’immédiat :
- pour soulager la douleur, il convient d’appliquer localement de la glace emballée dans une serviette (ou un gant de toilette) pour éviter un contact direct avec la peau et donc tout risque de gelure. De la glace doit être appliquée trois fois 20 minutes par jour pendant les deux premiers jours
- surélever la jambe et mettre la cheville au repos
- éviter de poser tout le poids du corps sur la cheville blessée.
En ce qui concerne l’immobilisation de la cheville, le choix du système dépend aussi de la gravité de l’entorse.
- dans les entorses légères (dites de grade I), on immobilisera l’articulation grâce à une bande élastique qui offre un maintien relatif. L’utilisation de cannes en complément permet de soulager un peu plus la cheville.
Le port d’une attelle (ou orthèse semi-rigide) peut aussi être prescrite pour les entorses légères. Celle-ci va stabiliser l’articulation, limiter les mouvements ayant causé l’accident, tout en permettant les mouvements de la marche.
- dans les entorses sévères (grade II et III), le médecin préconisera plutôt une immobilisation stricte grâce à une attelle jambière (jusqu’en dessous du genou) en plâtre ou en résine. Ce dispositif, moulé directement sur la cheville, permet une mise au repos complète des structures ligamentaires lésées. La cheville est immobilisée en position neutre, le pied à l’équerre par rapport à la jambe.
Si des cannes sont nécessaires, le médecin fournira des indications à propos de leur utilisation.
Les antidouleurs à base de paracétamol (Dafalgan, Panadol) permettent de soulager les douleurs et pour autant que la personne ne présente pas d’allergie ni au médicament ni à l’un de ses composants. Selon les situations, le médecin pourra aussi prescrire des anti-inflammatoires.
Le traitement chirurgical se justifie seulement lorsqu’une entorse aiguë évolue vers une instabilité chronique de la cheville, elle-même source d’entorses à répétition. L’opération, jamais pratiquée en urgence, vise à réparer les ligaments.
Le traitement chirurgical peut également être indiqué lorsqu’une entorse grave est associée à des lésions osseuses.
Source : Revue des Maladies de A à Z