- Le CAPM a reçu deux cas d’intoxications accidentelles par un sirop antitussif : il s’agissait de deux enfants pré- sentant des signes neurologiques à type de troubles de la conscience avec détresse respiratoire. L’évolution a été favorable sous traitement symptomatique.
- Les sirops antitussifs sont des médicaments qui bloquent le réflexe de la toux. Ils sont utilisés dans le traitement symptomatique des toux sèches et des toux d’irritation. Ils sont divisés en :
- Antitussifs antihistaminiques et anticholinergiques,
- Antitussifs non opioïdes non antihistaminiques,
- Antitussifs opioïdes,
- Et autres antitussifs.
Le dextrométhorphane bromhydrate est le composant essentiel de beaucoup de sirops antitussifs opioïdes. Il est l’isomère dextrogyre du lévométhorphane (opiacé), mais il n’a aucune action opioïde, bien qu’il possède la structure de la morphine. C’est en revanche un antagoniste du récepteur N-méthyl-D-aspartate (NMDA), et un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et la noradrénaline. Il est utilisé comme médicament contre la toux. Il est aussi détourné de son usage médical pour ses effets psychotropes [1]. L’intoxication par le déxtrométhorphane est fréquente chez les enfants, elle est souvent modérée mais des cas de décès ont été décrits [2].
Les effets toxiques du déxtrométhorphane sont forte- ment influencés par la dose utilisée. Ils vont d’une toxicité légère avec mydriase, tachycardie et hypertension à des hallucinations, une sédation, ou encore une agitation et syndrome sérotoninergique.
Le CAPM recommande de :
- Limiter l’utilisation de ces médicaments aux toux sèches et aux toux d’irritation chez l’adulte,
- Restreindre la délivrance du médicament (c’est actuelle- ment un produit OTC),
- Ne pas laisser ce genre de médicaments à la portée des enfants,
- Penser systématiquement à l’intoxication par les sirops antitussifs opiacés devant une détresse respiratoire ou neurologique d’installation brutale chez un enfant.