Le Réseau Marocain pour la Défense du Droit à la Santé avait tiré la sonnette d'alarme sur l'absence d'outils financiers permettant de gérer le Régime d'Assistance Médicale (RAMED).
Les premiers signes d'inquiétude sur la durabilité en terme de financement de ce régime d'assistance apparaissent à l'horizon. À cause de l'absence d'un budget conséquent, plusieurs établissements hospitaliers publics et privés rencontrent de graves difficultés financières et sont en cessation de paiement ou de faillites.
En effet, la direction de l'institut pasteur vient d'arrêté, ce lundi 4 mai, la prise en charge des bénéficiaires du RAMED. Selon la direction, ni le ministère de la santé ni le ministre des Finances ne veut payer la facture engendrée par cette prise en charge. Un retard de paiement de plus de deux ans.
Cette décision est prise après plusieurs relances des départements concernés par courriers écrits pour facture impayée . Les bénéficiaire du RAMED se sont élevés contre cette décision indigne qui porte atteinte à leur santé. La grande majorité ont des maladies chroniques nécessitant des soins fréquents et de longue durée.
Selon le Réseau Marocain pour la Défense du Droit à la Santé, la somme des factures impayées au niveau national par l'état, s'élève à plus de 10 milliards de dirhams. Il est à noter que les résultats de l'enquête panel de ménages menée par l’Observatoire National du Développement Humain (ONDH) montrent que plus de 60 % des ménages ont toujours autant de difficultés à se soigner malgré l'adoption de l'AMO (Assurance Maladie Obligatoire de base ) et du RAMED (Régime d'Assistance Médicale ).
Ces résultats montrent aussi qu'environ une personne malade sur quatre n’a pas recours aux prestations médicales, en cas de maladie. En milieu rural c’est pratiquement une personne malade sur trois qui ne va pas se soigner et c’est aussi le cas pour quatre personnes sur dix parmi les ménages défavorisés.
En absence de chiffre précis concernant les dépenses liées au Ramed, certaines prestations coûtant particulièrement cher accentuent la problématique du financement. Ainsi, l’hospitalisation représenterait environ 36% de l’ensemble des dépenses du Ramed, les explorations externes (consultations) près de 30% et les affections de longue durée (ALD et ALC), 27% alors que celles-ci ne constituent que 12% des prestations fournies dans le cadre du RAMED.