L'industrie pharmaceutique marocaine à la conquête du marché russe
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01 sep 2015
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Par : pharmapresse
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En collaboration avec le centre Marocain pour la promotion des exportations (CMPE), des laboratoires pharmaceutiques marocains ont participé, la semaine dernière à Moscou, à une mission de prospection des opportunités de collaboration avec la Russie.
L'objectif de ces rencontres professionnelles, comme indique le CMPE, est d'exploiter les grandes opportunités d'affaires et de partenariat qui se présentent sur le marché russe.
De plus en plus tournée vers l'export, lors des deux dernières décennies et orientée aussi bien vers l'Europe que vers les pays africains ou asiatiques, l'industrie pharmaceutique marocaine doit se tourner vers de nouveaux horizons tels que la Russie, le Biélorussie, le Kazakhstan et l'Arménie qui représentent un marché de plus de 170 millions de consommateurs.
Le marché des médicaments en Russie est très spécifique. Ainsi, plusieurs opportunités d'investissement sont offertes sur ce marché, qui connait une croissance moyenne annuelle de 10 à 15%. Plus de 75% des produits pharmaceutiques sont importés. Ce marché est dominé par les génériques. 90% de ces importations sont réalisées par des distributeurs ou des représentants des entreprises étrangères. La part des produits finis importés par la Russie représentera encore la moitié du marché à l'horizon 2020.
L'exportation vers ces pays, en particulier vers la Russie, va permettre d'augmenter les capacités de fabrication et de traitement des usines des laboratoires Marocains qui sont sous-utilisées (seulement à 40%) et va permettre aussi d'augmenter les exportations qui ne dépassent pas les 10% de la production globale.
L'avenir de notre industrie pharmaceutique est lié à l'export en raison de l'étroitesse du marché local qui absorbe 400 millions de boîtes (300 millions dans le secteur privé et 100 millions dans le secteur hospitalier) et réalise un chiffre d'affaires de 9 milliards de DH. Ni la mise en place de l'Assurance maladie obligatoire (AMO), ni la généralisation du Régime de l'assistance médicale (Ramed) n'ont abouti, selon les professionnels, à une augmentation de la demande en médicaments.
Le Maroc exporte 10% de sa production, 70% vers l'Europe, 25% aux pays africains voisins et 5% pour l'Asie. Le Sénégal arrive le premier avec 24% suivi par la Mauritanie avec 17,8% et la Tunisie par 17,2%. Il est classé Zone Europe par l'OMS, par la qualité de la fabrication des médicaments.
Par ailleurs, treize laboratoires nationaux (Laprophan, Pharma 5, Cooper Pharma, Promopharm, Novapharm, Zenith, Stéripharma, Bottu, Galénica) dont quatre fabricants de génériques (Polymédic, Genpharma, Afric-Phar et Iberma) exportent vers l'Afrique et certains marchés européens, notamment la France, la Belgique et l'Espagne. Les exportations vers l'UE se font dans le cadre d'accords de fabrication ou de délocalisation passés avec des opérateurs étrangers. Les multinationales sont très peu actives sur les exportations. Seuls deux opérateurs, Sanofi Maroc et Maphar, expédient principalement des antituberculeux et des antiparasitaires.
Le potentiel à l'export du Maroc est estimé à plus de 800 millions d'euros à l'horizon 2023, il présente un enjeu autant économique que social pour notre pays.
