Malgré les protestations de plusieurs ONG et syndicats unifiés en front national pour la défense du droit à la santé (qui regroupe le front national pour la défense du droit à la santé et la coalition pour le droit à la santé), le projet de loi n°131-13 relatif à l’organisation de la pratique de la médecine au Maroc est adopté le mercredi 3 décembre par les membres de la chambre des représentants ( parlement).
Selon une source du parlement ,ce projet de loi est adopté par une majorité de 117 députés , environ 90 d'entre eux appartient au parti de la justice et du développement (PJD), et 51 votes contre par les députés de l'opposition, ainsi , en vertu de cette loi , le parlement autorise l’ouverture des capitaux des cliniques aux investisseurs privés .
Ce projet de texte dont l’une des mesures principales est l’ouverture des capitaux des cliniques aux investisseurs privés a suscité la polémique. La commercialisation de la santé et l’augmentation des tarifs des soins sont parmi les principales raisons du rejet de ce projet de loi par les différents syndicats et associations, d’après les résultats des études internationales qui ont été faites dans les pays qui ont précédé le Maroc dans l’ouverture des capitaux des cliniques aux investisseurs, l’impact immédiat de cette expérience était l’augmentation du prix des actes médicaux et des soins de santé.
Selon Mohamed Benani Naciri, président du syndicat national des médecins privés (SNMSL )¸ les chiffres en matière d’accès aux soins de santé sont alarmants , une grande partie des citoyens ne peuvent pas les payer, pour le projet , les citoyens qui ont déjà des difficultés d’accéder aux soins, seront encore plus exclus et cela pourra également être accompagné par une «révision à la hausse des cotisations de l’assurance maladie, puisque les prestations seront plus chères», La recherche du gain devra également passer par une diminution des charges. Ainsi, «les propriétaires des cliniques privées auraient tendance à économiser sur les coûts du matériel médical».
Pour répondre à l'équation accès aux soins / ouverture des capitaux des cliniques aux investisseurs privés , le SNMSL avait proposé d’amender le code de couverture médicale de base afin de permettre aux patients de choisir le médecin traitant pour facturer les prestations au coût de revient du secteur public et cela permettra d’alléger la pression sur les hôpitaux .
Le front pour la défense du droit à la santé réclame également l’amélioration et l’accélération de la sécurité sociale obligatoire, qui est en train d’être généralisée, tout en assainissant le secteur de la santé publique et le dotant de plus de moyens.