Il existe deux grands types de cancers de la peau : les carcinomes et les mélanomes.
Les carcinomes sont les plus fréquents : ils représentent 90 % de l'ensemble des cancers de la peau. Ils surviennent généralement après 50 ans, sur les zones découvertes du corps, et sont le plus souvent dus à une exposition au soleil excessive et chronique.
On distingue deux types de carcinomes :
Le mélanome cutané, quant à lui, est le plus grave des cancers de la peau du fait de son potentielmétastatique.
Le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a plus que triplé ; ceci peut s'expliquer par l'évolution des habitudes d'exposition au soleil et aux ultraviolets artificiels au cours des quarante dernières années. L'exposition aux rayonnements ultraviolets solaires et artificiels représente en effet le facteur de risque le plus important de développement des cancers de la peau
Causes
Dans un grand nombre de cas, un cancer cutané apparaît suite à une exposition excessive aux rayons ultraviolets naturels (soleil) ou artificiels (solariums, bancs solaires, lampes à ultraviolets).
Les ultraviolets sont utiles: ils favorisent la synthèse de vitamine D au sein de notre organisme. Ils peuvent également exercer un effet favorable sur certaines affections cutanées comme l’acné, le psoriasis et certaines formes d’eczéma. Les expositions exagérées aux ultraviolets, tant naturels qu’artificiels, peuvent toutefois également s’avérer nocives pour la peau, puisqu’elles accélèrent son vieillissement et favorisent le développement des cancers cutanés.
Des expositions fréquentes et prolongées aux rayons ultraviolets risquent d’endommager sévèrement les cellules de l’épiderme. Suite à cela, de nombreuses années plus tard, un cancer cutané risque d’apparaître, comme résultat de tous les dégâts accumulés par la peau. C’est pourquoi les cancers cutanés sont fréquents, surtout chez les personnes qui travaillent beaucoup et pendant de longues périodes à l’extérieur (fermiers, jardiniers, marins). On rencontre également de nombreux cas chez les individus à peau blanche ayant vécu longtemps sous les tropiques.
Augmentation de la fréquence des cancers cutanés
Au début du vingtième siècle, une peau blanche était considérée comme l’idéal en matière de beauté. Aujourd’hui c’est plutôt une peau bronzée que l’on recherche. Cette évolution des mentalités a pour résultat que nous nous exposons davantage et plus longtemps au soleil. L’utilisation d’appareils à bronzer a également connu une forte augmentation. Par ailleurs, l’exposition aux rayons ultraviolets pendant l’enfance et l’adolescence, surtout avant l’âge de 15 ans, accroît le risque de cancer cutané à l’âge adulte.
Les cancers cutanés sont dès lors de plus en plus fréquents parmi l’ensemble de la population. Il ne s’agit pas uniquement du carcinome basocellulaire et du carcinome spinocellulaire, mais également du mélanome (cancer de la peau particulièrement agressif). Ce sont surtout les coups de soleil fréquents, particulièrement pendant l’enfance, qui pourraient être une cause de mélanome.
Un risque accru
Les cancers de la peau, en tant que tels, ne sont pas héréditaires. Par contre, le risque de développer un cancer cutané est bel et bien influencé par certaines caractéristiques héréditaires, à savoir le type de peau. Ainsi, les personnes à la peau claire courent davantage de risque de cancer cutané que les personnes à la peau plus foncée. Certaines lésions cutanées présentent un risque important de se transformer en cancer cutané, par exemple les grains de beauté multicolores de grande taille (naevi dysplasiques).
Quelqu’un qui a subi durant son enfance un traitement par irradiation pour une affection cutanée court également un risque accru de cancer cutané au niveau de l’emplacement irradié et en périphérie de celuici. Par ailleurs, on constate un risque accru de cancer cutané chez les personnes ayant subi une transplantation d’organe, par exemple une greffe de rein. Ce phénomène est dû aux médicaments qu’elles doivent ou ont dû prendre à cause de la transplantation.
Comme tous les autres types de cancer, le cancer cutané n’est pas transmissible. Il existe de rares formes de cancers cutanés héréditaires : il s’agit du syndrome FAMMM pour le mélanome, et du carcinome basocellulaire naevoïde.
Symptômes et Complications
Le cancer peut provoquer beaucoup de symptômes différents, selon le type de cancer et le stade de la maladie. Les cellules cancéreuses qui écrasent ou envahissent les cellules voisines peuvent provoquer une douleur intense. Les organes (comme le foie ou le pancréas) qui sont envahis par le cancer ne peuvent plus fonctionner adéquatement. Certains symptômes, regroupés sous l'appellation syndromes paranéoplasiques, ne sont pas provoqués par la tumeur elle-même mais plutôt par les substances chimiques ou les hormones qu'elle sécrète. Ces substances chimiques et hormones peuvent provoquer une réaction auto-immune, où le corps produit des anticorps pour lutter contre lui-même. Cela peut aussi entraver le fonctionnement normal des organes ou tuer les cellules saines.
Certaines complications du cancer peuvent mettre la vie en danger. Par exemple, à cause du cancer, les membranes entourant le cœur ou les poumons peuvent être envahies de liquide, ce qui rend la respiration très difficile. Le cancer peut également bloquer les veines qui ramènent le sang des organes supérieurs vers le cœur. Cela entraîne un gonflement des veines dans la poitrine et dans le cou. Le cancer peut aussi exercer une pression sur la colonne vertébrale ou les nerfs qui y sont reliés, provoquant de la douleur ou une perte de la fonction des nerfs. Plus la lésion dure et moins on aura de chances de récupérer la fonction d'un nerf endommagé. Le syndrome hypercalcémique(élévation du taux de calcium) se produit lorsqu'un cancer produit une hormone qui augmente dangereusement les taux de calcium dans l'organisme ou quand un cancer envahit les os de façon importante.
Diagnostic
Peut-on dépister les cancers de la peau ?
Le dépistage des cancers de la peau consiste à se faire examiner régulièrement par un dermatologue, en particulier lorsqu’on est à risque plus élevé de développer ce type de cancer. Votre dermatologue vous indiquera la fréquence d’examen adapté à votre cas.
De plus, les personnes à risque peuvent apprendre à surveiller eux-mêmes leur peau : c’est l’auto-examen de la peau.
Faire un auto-examen de sa peau
Deux à trois fois par an, les personnes qui sont à risque de mélanome doivent faire le point sur l’aspect de leurs grains de beauté ou repérer de nouvelles taches. En règle générale, chez une personne, tous les grains de beauté se ressemblent. Il est particulièrement important de rechercher ceux qui sortent du lot, ceux que les dermatologues appellent « les vilains petits canards ».
Pour cela, il est nécessaire d’inspecter la peau à l’œil nu, mais également en s’aidant d’un miroir en pied (pour voir le dos, les épaules, le cou, etc.) en n’oubliant pas de lever les bras. De plus, un miroir à main peut être indispensable pour inspecter les zones inaccessibles à la vue. Il peut parfois être intéressant de faire des photos des grains de beauté les plus gros pour détecter un éventuel changement de forme, de couleur, de taille ou d’épaisseur.
Appliquer la méthode ABCDE
La méthode ABCDE est un moyen mnémotechnique simple pour se souvenir des éléments à rechercher sur les grains de beauté ou autres taches :
Si vous avez de nombreux grains de beauté, repérez ceux qui répondent à un ou plusieurs critères de la méthode ABCDE et faites-les examiner régulièrement par un dermatologue.
Comment diagnostique-t-on les cancers de la peau ?
Le diagnostic des cancers de la peau repose sur l’examen clinique de la peau et sur l’analyse microscopique du prélèvement de la lésion suspecte.
L'examen de la peau
Lors de l’examen de la peau du patient, le dermatologue peut utiliser un appareil particulier, le dermoscope, une sorte de microscope qui lui permet de voir à travers la couche la plus superficielle de la peau. Parfois, il utilise également une lampe qui émet des rayons ultraviolets (« lampe de Wood ») pour rechercher des pigmentations anormales de la peau.
Il peut prendre des clichés des lésions à surveiller pour pouvoir comparer leur aspect lors de la visite suivante.
L'analyse de la lésion suspecte
Si une lésion lui paraît suspecte, le dermatologue va la prélever sous anesthésielocale (c’est « l’exérèse diagnostique ») et l’envoyer au laboratoire pour analyse microscopique. Il prélève la lésion entière avec quelques millimètres de peau saine tout autour et ferme la plaie avec un ou deux points de suture.
Si le diagnostic de cancer de la peau est confirmé
Si l’analyse confirme qu’il s’agit d’une lésion cancéreuse, le médecin peut décider de faire pratiquer des examens complémentaires à la recherche d’éventuelles métastases : prise de sang, échographie des ganglionsavoisinants, scanner (tomodensitométrie), IRM, etc.
Traitement
Traitement du cancer de la peau autre que le mélanome
Le traitement du cancer de la peau autre que le mélanome est administré par des spécialistes du cancer, soit des oncologues. Certains se spécialisent en chirurgie, d'autres en radiothérapie ou bien en chimiothérapie (médicaments). Ces médecins discutent avec la personne atteinte de cancer pour choisir le plan de traitement. Les buts du traitement du cancer de la peau autre que le mélanome sont les suivants :
Les plans de traitement sont conçus de façon à répondre aux besoins uniques de chaque personne atteinte de cancer. Les décisions relatives au traitement du cancer de la peau autre que le mélanome se basent sur les éléments suivants :
Options de traitement du cancer de la peau autre que le mélanome
Essais cliniques
Les essais cliniques visent à trouver de nouvelles et meilleures méthodes de prévention, de détection et de traitement du cancer. Quelques essais cliniques sur le cancer de la peau autre que le mélanome sont en cours au Canada et acceptent des participants. Pour obtenir plus de renseignements,
Source : Revue des Maladies de A à Z
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